Un ensemble naturel de premier ordre

S'étirant entre le Col vert et le Pas de l'Oeille, les Arêtes du Gerbier constituent, avec le vallon de la fauge (côté Villard-de-Lans) et le balcon Est (côté Trièves), un ensemble naturel de premier ordre. D'un point de vue géologique d'abord, cette grande barre de calcaire redressée à la verticale par la tectonique, illustre les forces auxquelles le Vercors a été soumis au moment de la surrection alpine. Par la suite, le grand glacier de la fauge, il y a 20 000 ans, a sculté le vallon et transporté des blocs erratiques jusque dans Villard-de-Lans. D'un point de vue faune et flore, la conjonction entre la géologie et les influences climatiques variées, a engendré une biodiversité exceptionnelle car nombre d'espèces trouvent refuge dans ces falaises et les milieux qui l'entourent.

Cet ensemble constitue aussi, d'un point du vue paysager, un marqueur important pour le Vercors reconnaissable à des lieux à la ronde.

Aretes du Gerbier au coucher du soleil  ©YButhion

Là où s'écrit une page de l'alpinisme

Cela peut surprendre de parler de Lionel Terray dans le Vercors ! Lui qui marqua l'alpinisme français d'après guerre avec une énergie peu comparable, dans les montagnes les plus difficiles (rappelons quand même 3e ascension des Grandes Jorasses, 2e à l'Eiger, premieres au Fitz Roy, Makalu, Chomo Lonzo, Annapurna), n'est pourtant pas étranger à certains sommets du massif. C'est son enfance grenobloise, rue St Laurent, dans la maison familiale accrochée aux pentes de la Bastille, et sa passion naissante pour la montagne qui le fera venir aux 3 Pucelles dès l'âge de 15 ans. Dans des conditions, qu'il qualifie lui même de catastrophiques, il réalise en tête de cordée l'ascension du couloir Grange avec des chaussures à clou, passant sans assurance dans la fameuse fissure sandwich ! Il y reviendra deux autres fois dans des conditions plus honorables et notamment à 20 ans avec Rebuffat pour ouvrir une variante. Dans les années 37, il passe deux années très heureuses au lycée de Villard-de-Lans, où l 'enseignement déjà orienté sur les sports de nature lui laisse la possibilité de former un groupe de randonnée et de réaliser, avec l'un de ses professeurs (membre du Groupe de Haute Montagne), différentes escalades. En 1961, c'est dans l'écriture des « Conquérants de l'Inutile » qu'il nous livre sa vie, revenu dans la maison familiale à Grenoble pour écrire cet ouvrage. Ce livre est considéré par beaucoup comme une référence dans la bibliothèque « montagne ». Après cette date ayant réalisé tout ce qu'on pouvait faire en montagne, il se jette à corps perdu dans un entrainement en escalade à faire pâlir les plus jeunes. Le 19 septembre 1965, il fait une chute mortelle avec Marc Martinetti (jeune guide de Chamonix très doué) dans les Arêtes du Gerbier (la fissure en arc de cercle). Aujourd'hui encore les Arêtes sont un haut lieux d'escalades en toutes saisons.

Les arêtes du Gerbier

Le tour des Arêtes du Gerbier à pied

Un parcours exigeant pour randonneurs aguerris au départ de Villard-de-Lans ou de Prélenfrey-du-Gua, en montant par le pas de l'Oeille, traversant le vallon de la fauge, puis le col vert.

Retrouvez les itinéraires de randonnées autour des arêtes du Gerbier sur le site : Vercors Rando