Sur ces terres d’altitude largement couvertes de forêts et trouées de gouffres karstiques, plane l’esprit de l’ours depuis longtemps disparu. Le dernier représentant du grand mammifère aurait été aperçu à la fin des années 1930 avant d’être définitivement chassé par l’homme. L’âme de l’animal continue pourtant à imprégner les traditions locales. Contes, légendes, blasons, toponymie et équipes sportives célèbrent encore l’ours, ce puissant symbole des territoires alpins.
Une terre des origines
Si l’ours a longtemps habité dans les cavernes du Vercors, des traces d’un autre type d’occupation ont été découvertes dans les cavités du massif : celles d’une occupation humaine très ancienne qui remonte à plus de 50 000 ans. L’homme de Néandertal a parcouru le massif pour y chercher des ressources animales, minérales et végétales. Les grottes révèlent que nos ancêtres ont séjourné dans ces montagnes qui, loin d’être hostiles, étaient un refuge, un territoire de chasse et un lieu propice aux rites. Au Néolithique, la sédentarisation humaine s’est accompagnée des prémices de l’agriculture et de l’élevage. Outils en silex, foyers, fragments de poterie, flèches : les témoignages archéologiques racontent l’histoire d’une terre primitive et fascinante.

Un terrain d'exploration infini
Tandis que les historiens furètent à la recherche du passé, les amoureux de nature sillonnent une terre de moyenne montagne dont la diversité offre un large panel d’activités outdoor. Un réseau de plus de 4 000 kilomètres de sentiers balisés s’offre aux adeptes de randonnée et de trail, tandis que les cyclistes sur route et les vététistes disposent d’un immense territoire pour pédaler. Riche de falaises et de sommets, le Vercors est aussi un eldorado pour les grimpeurs et les alpinistes. Son emblème ? Le mont Aiguille, berceau de l’alpinisme, qui fut conquis en 1492 par Antoine de Ville et ses compagnons de cordée. Son ascension reste, encore aujourd’hui, un joli défi dont la récompense est le panorama imprenable depuis son plateau sommital. La magie du Vercors réside sans nul doute dans ces sensations éprouvées à chaque instant : chaque pas devient un ancrage, chaque prise d’escalade unit la main à la matière, chaque regard embrasse un nouvel horizon, un nouvel infini.

Une terre nourricière
Grâce à ses altitudes qui font de lui un massif de moyenne montagne et à ses multiples influences climatiques qui créent une mosaïque de milieux, le Vercors est aussi une terre fertile où s’épanouissent des productions très variées. Plantes aromatiques et médicinales, miel, noix, élevage ovin et bovin, fromages, vins… Les agriculteurs locaux perpétuent des savoir-faire particuliers reconnus par 8 AOP (appellations d’origine protégée) : Clairette de Die, Châtillon-en-Diois, coteaux de Die, crémant de Die, huile essentielle de lavande de Haute-Provence, noix de Grenoble, Picodon et bleu du Vercors-Sassenage. Le territoire bénéficie aussi de 13 IGP (indications géographiques protégées) et possède 3 races locales emblématiques : la vache Villard-de-Lans (la « Villarde »), le cheval du Vercors de Barraquand et la poule grise du Vercors. Profondément attachés à cette terre nourricière, les producteurs locaux sont les artisans des paysages, mais aussi les gardiens d’une culture montagnarde qui invite résolument à ralentir, à ressentir, à savourer.
